Chaque année, Control Risks publie sa RiskMap, une lecture clé de l’évolution des risques mondiaux.
En 2025, la carte révélait déjà une planète fracturée par les conflits, les tensions politiques et les menaces cyber croissantes. L’édition 2026 confirme cette trajectoire… tout en accentuant plusieurs tendances inquiétantes.
Certaines régions qui étaient déjà très instables en 2025 le restent pleinement, tandis que d’autres basculent dans une zone de danger encore plus marquée. À l’inverse, quelques pays amorcent une légère amélioration ou stabilisation, mais cela reste marginal face à l’intensité des crises globales.
Les grands foyers de tensions : continuités et aggravations entre 2025 et 2026
Moyen-Orient : une instabilité qui s’installe dans la durée
Déjà en 2025, le Moyen-Orient figurait parmi les régions les plus critiques, notamment avec l’escalade du conflit Israël–Palestine, la guerre persistante en Syrie et la crise au Yémen.
En 2026, cette instabilité ne régresse pas au contraire, elle se prolonge et se complexifie.
- Syrie & Yémen : aucune amélioration notable, les conflits continuent de fragmenter les territoires et de limiter l’accès humanitaire.
- Pressions régionales : tensions politiques, circulation d’armes, crises humanitaires persistantes.
Les acteurs humanitaires et les entreprises doivent composer avec des territoires difficiles d’accès, des routes imprévisibles et un environnement politique sous haute tension.
Europe & Russie : la guerre en Ukraine redéfinit encore la région
En 2025, la guerre en Ukraine dominait le paysage sécuritaire de l’Europe.
En 2026, elle reste l’un des conflits les plus lourds et les plus structurants du monde.
- Ukraine : les attaques, les risques cyber et les perturbations logistiques restent omniprésents.
- Russie : isolement économique, tensions internes, contestation sociale — une situation encore plus instable qu’en 2025.
La région, déjà dangereuse l’an dernier, connaît peu d’améliorations et continue de peser lourdement sur les mobilités internationales.
Afrique : des crises qui s’intensifient par rapport à 2025
L’Afrique était déjà une zone centrale de la RiskMap 2025, avec des risques élevés au Sahel, en Éthiopie, en Érythrée, en RDC et dans plusieurs pays d’Afrique centrale.
En 2026, ces foyers ne s’atténuent pas, beaucoup se renforcent.
Sahel : situation encore plus préoccupante qu’en 2025
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger restent parmi les pays les plus dangereux du monde. Là où 2025 pointait déjà les coups d’État et les attaques djihadistes, 2026 montre un affaiblissement encore plus net de la présence étatique et des services essentiels.
Afrique de l’Est et centrale : une instabilité persistante
- Éthiopie : les tensions demeurent vives malgré quelques tentatives d’apaisement.
- Soudan : plongé dans un conflit majeur, aggravant les déplacements internes et l’insécurité alimentaire.
- RDC (Est) : les affrontements entre groupes armés restent fréquents, avec une volatilité parfois plus forte qu’en 2025.
Là où certaines zones semblaient, en 2025, sur la limite entre instabilité et fragilité, 2026 les fait souvent basculer du côté du risque élevé.
Amérique latine : la criminalité continue de structurer le risque
En 2025, la montée des cartels au Mexique et les tensions économiques en Amérique du Sud figuraient déjà parmi les principaux points de vigilance.
En 2026 :
- Mexique : les cartels renforcent leur présence dans certaines régions, augmentant le risque pour les voyageurs et équipes professionnelles.
- Venezuela : la crise économique perdure, avec peu de signes de stabilisation.
- Colombie : certaines zones s’améliorent légèrement, d’autres se détériorent avec la persistance des groupes armés.
On note une continuité forte avec 2025, mais une criminalité toujours plus diffuse et imprévisible.
Asie : peu de changements, mais des risques toujours élevés
Les pays identifiés comme sensibles en 2025 le restent en 2026 :
- Myanmar : violence politique généralisée, territoire difficile d’accès.
- Afghanistan : aucune amélioration sécuritaire depuis 2025.
- Pakistan : tensions politiques, risques terroristes et fragilités économiques.
Là encore, les signaux sont plus au maintien du risque qu’à une amélioration.
Voyager ou intervenir en 2026 : un défi renforcé par rapport à 2025
En 2025, voyager dans certaines zones impliquait déjà des précautions strictes.
En 2026, le spectre de dangers s’élargit :
- fermetures de routes et checkpoints imprévisibles,
- violences urbaines,
- infrastructures médicales insuffisantes ou inaccessibles,
- coupures d’Internet ou d’électricité,
- risques d’enlèvement plus fréquents dans certaines régions,
- aéroports fermés lors de crises politiques,
- bureaucratie changeante selon les acteurs en présence.
Pour les ONG, l’accès aux communautés vulnérables devient plus restreint que l’année précédente. Certaines missions déjà difficiles en 2025 deviennent en 2026 presque impossibles sans soutien logistique solide.
Pour les entreprises, la responsabilité vis-à-vis des collaborateurs augmente encore : envoyer un employé dans un pays instable engage désormais des obligations de sécurité encore plus strictes.
Conclusion : 2026 prolonge et amplifie les tendances de 2025
Les conflits se prolongent, les tensions politiques s’accentuent, et la criminalité prend davantage de place dans le paysage mondial.
Mais cette carte ne dit pas qu’il faut arrêter de voyager, d’intervenir ou d’aider.
Elle rappelle au contraire que la mobilité internationale doit être mieux préparée, mieux encadrée, mieux assurée.
Grâce à une compréhension fine du risque, des partenaires spécialisés et une protection adaptée, les ONG, les entreprises et les professionnels peuvent continuer à agir dans ces régions du monde — là où leur présence est souvent la plus nécessaire.
