Vous souhaitez faire de l’humanitaire et vous engager avec une ONG à l’international ? Comment mettre vos compétences et votre engagement au service d’une organisation ?
Il existe plusieurs possibilités selon votre âge, votre expérience et vos compétences. Voici ci-après nos réponses à vos nombreuses questions :
Vous êtes jeune diplômé ?
Il existe différentes voies pour les jeunes qui souhaitent faire de l’humanitaire :
Le bénévolat : A travers des missions de volontariat et des stages en Afrique, Asie, Amérique Latine et Europe de l’Est, le bénévolat permet aux jeunes de progresser dans leur développement personnel. Aucune qualification particulière n’est nécessaire. Vous choisissez individuellement le type de projet, le pays d’action, la date de départ et la durée du programme.
Le bénévolat est également possible lorsque vous êtes salarié dans une association en dehors de votre temps de travail. Certains employeurs encouragent même cette pratique, au nom d’une démarche de « responsabilité sociétale de l’entreprise » (RSE). De plus, de nouvelles dispositions légales permettent aux salariés de prendre des congés afin d’exercer une activité bénévole ; exemple, le congé de solidarité internationale.
Le volontariat : Le volontariat permet de vous engager à court ou à long terme dans une mission au service de la collectivité en France, en Europe ou dans le monde. Les programmes sont assez variés pour que vous partiez au moment le plus approprié et pour la durée qui vous convient le mieux. Vous choisissez une mission d’intérêt général que ce soit dans un établissement public, une ONG ou une association mais pour une durée plus conséquente (pouvant aller jusqu’à 12 mois voire plus).
3 statuts existent:
- Le service civique en France ou à l’international : C’est un dispositif de volontariat créé par la loi du 10 mars 2010 sur le Service Civique. Il s’inscrit dans une politique jeunesse visant à la cohésion nationale, à la mixité sociale dans le cadre d’un projet d’intérêt collectif.
- Le service volontaire Européen pour l’Europe : Le SVE fait partie du programme « Jeunesse en action » élaboré par la Commission européenne, le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne, gérée parL’Agence française, située à Paris à l’INJEP. Le SVE permet de vivre une expérience de volontariat dans une structure d’un autre pays d’Europe éligible PEJA (Programme Européen Jeunesse en Action).
- Le volontariat de solidarité internationale : Le VSI est un dispositif encadré par la loi du 23 février 2005. Il a pour objet « l’accomplissement à temps plein d’une mission d’intérêt général ». Le VSI engage mutuellement un organisme d’envoi, un volontaire et est contractuel. En 2013,27 organisations sont agréées par l’Etat pour l’envoi de VSI.
Plus d’informations sur www.france-volontaires.org/-Quel-Volontariat-choisir
Pourquoi ne pas faire carrière dans l’humanitaire ?
L’humanitaire est avant tout un secteur que l’on fait par passion, on ne le choisit pas par défaut. C’est un secteur d’activité réduit et très sélectif (seulement 5 000 à 6 000 emplois sont à pourvoir par an) qui requiert un certain niveau d’étude, des qualités nécessaires (dont les langues étrangères) ainsi qu’une formation adéquate.
Mais il est tout à fait possible de faire carrière, avec des évolutions de postes et l’acquisition de compétences variées.
Côté Rémunération, les salariés de l’humanitaire sont rémunérés environ 30% de moins que dans le secteur privé : Rarement plus de 1 600 € brut mensuels pour un débutant. S’il reçoit une indemnité, elle est de l’ordre de 700 à 800 € mensuels en considérant que ses frais sont pris en charge. Le responsable logistique d’une ONG gagnera entre 1 600 et 2 800 € par mois.
Cependant, les conditions d’expatriation sont intéressantes. Enfin, comme dans d’autres secteurs, pour recruter certains talents précieux destinés à des postes stratégiques au siège (directeur de communication ou marketing, par exemple), les ONG s’alignent sur les rémunérations du marché afin d’attirer et de retenir les bonnes compétences.
Quels métiers ?
L’action humanitaire touche des métiers de plus en plus divers mais le secteur d’activité de la santé reste son domaine par excellence. L’aide médicale peut être urgente en cas de conflits, de famines ou faire partie d’un programme de développement de la santé publique ou communautaire. Dans ces domaines, on retrouve, parmi les plus connues, des organisations comme la Croix Rouge, Médecins sans Frontières, Médecins du Monde, Action contre la Faim, Handicap International et Première Urgence – AMI. D’autres domaines de compétences sont également recherchés selon les missions de l’ONG : Education, Agriculture, Construction, Administration, Transport, Environnement, Communication (plutôt au siège pour ce dernier).
A quel moment faut-il se lancer ?
Il existe deux possibilités pour faire de l’humanitaire: idéalement soit avant 25 ans ou après 45 ans !
Pour les plus jeunes, des opportunités existent dès la sortie de l’école. Les ONG apprécient les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Mais elles sont également à la recherche de profils plus expérimentés. Ces dernières années, les ONG ont équilibré leurs équipes entre des jeunes diplômés et des collaborateurs expérimentés.
Un salarié de plus de 45 ans rencontre parfois des soucis dans la poursuite de sa carrière dans le privé. C’est souvent l’occasion de changer d’univers, d’objectifs personnels et commencer une nouvelle aventure professionnelle ou l’expérience et l’âge seront appréciés à leur juste valeur.
Enfin, il est préférable de ne pas avoir trop de charges personnelles et familiales car ce n’est pas compatible avec l’humanitaire à l’international.
Quelle Formation pour les métiers de l’humanitaire ?
Pour les travailleurs humanitaires (hors experts médicaux), les filières relations internationales des IEP (instituts d’études politiques) et les masters spécialisés dans la solidarité internationale sont appréciés. Parfois, les sciences humaines et sociales peuvent aussi conduire aux métiers de l’humanitaire. Les ONG recrutent majoritairement des diplômés de niveau bac +2/+ 5 et plus.
Voici les principales formations post bac et quelques exemples d’établissements :
Formations courtes (exemples)
– DUT gestion du développement et de l’action humanitaire (Bordeaux 3)
– DUT carrières sociales option animation sociale et socioculturelle, orientation gestion du développement et de l’action humanitaire.
Formations universitaires (exemples)
– Licences pro : ingénierie de projets de solidarité internationale (Bordeaux 3) ; conduite de projets internationaux de co-développement (Besançon)
– Masters pro : action humanitaire internationale (Aix-Marseille 3) ; action humanitaire internationale et ONG (Paris-Est-Créteil) ; gouvernance des organisations pour le développement international (Grenoble 2)
Pour s’informer sur les universités : www.orientation-pour-tous.fr
Les Ecoles spécialisées
Plusieurs écoles proposent des formations dans le domaine humanitaire (exemples) :
L’institut BioForce : forme aux métiers de logisticien, administrateur, coordinateur de projet, responsable de projets eau/hygiène/assainissement. Formation de 9 à 15 mois
L’Istom : Cette école forme des ingénieurs en 5 ans, comportant des enseignements techniques et en économie avec un stage obligatoire par an, en France et à l’étranger.
L’Ecole Supérieure de Commerce et de Développement : forme des managers de l’humanitaire. La formation aborde les différentes dimensions de l’action humanitaire : financement, négociation, promotion d’associations pour la collecte de fonds… Sélection sur dossier à partir du Bac. Chaque année, un stage en France ou à l’étranger est obligatoire.
L’IFAID (Institut de formation et d’appui aux initiatives de développement) : forme des techniciens dans le domaine rural, économique et technique ou sanitaire. Sélection à bac+2, formation théorique de 10 mois et 9 mois d’application professionnelle.
iffeurope qui proposent plusieurs formations Humanitaires avec une dimension internationale (via 3 campus en Asie, Amérique et Afrique).
Le secteur de l’humanitaire a subi plusieurs mutations dont la professionnalisation et la diversité de ses métiers. Aujourd’hui, il ne suffit plus de vouloir combattre la faim ou aider les plus défavorisés mais il faut également être un professionnel expérimenté, avoir des compétences utiles en mission.
Comme dans d’autres secteurs d’activités, vos qualités humaines seront également importantes : le goût pour le travail en équipe, l’autonomie, l’adaptabilité, la réactivité ou encore la capacité de résistance au stress dans des situations difficiles.
Quelques Liens
– www.coordinationsud.org le collectif d’ONG Coordination SUD présente une centaine d’associations membres et informe sur les enjeux de l’actualité internationale et de la solidarité internationale.
– www.reliefweb.int/w/rwb.nsf : créé par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA), ce site pour anglophone averti et humanitaire expérimenté est un site référent des professionnels de l’humanitaire.
– www.acdi-cida.gc.ca/ site de l’Agence Canadienne de Développement international, qui regorge d’informations sur la coopération et le développement.
– www.mission-humanitaire.fr un site français entièrement consacré à l’humanitaire avec plusieurs liens fort utiles et pratiques, notamment leur page » emplois » !
– www.diplomatie.gouv.fr site du Ministère des Affaires Etrangères. Informations sur la coopération.
– www.afd.fr site de l’Agence française de Développement.
– www.portail-solidarite.org/domaines/economie-sociale-et-solidaire présente les domaines d’activité, les acteurs, et les statuts relatifs à l’action humanitaire.
– https://ambrelia.com/assurance-sante-internationale-pour-ong/ pour bien choisir votre assurance santé et rapatriement, indispensable pour réussir une mission.
