Le coronavirus a chamboulé complètement nos vies durant plusieurs années, pourtant lorsque la vie reprend son cours, il est facile d’oublier ce qu’il en était pendant ces années. Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce que nous pourrions revivre une situation similaire ? Voici des questions auxquelles nous allons essayer de répondre au sein de cet article.
Qu’est-ce que la covid-19 ?
La maladie à coronavirus (COVID-19) est une maladie infectieuse due au virus « Severe Acute Respiratory Syndrome CoronaVirus 2 » (SARS-CoV-2).
L’expression clinique peut être polymorphe, cependant dans la plupart cas, les personnes infectées présentent une maladie respiratoire d’intensité légère à modérée et se rétablissent sans avoir besoin d’un traitement particulier. Néanmoins, certaines personnes avec une santé dite « plus fragile », avec un problème médical sous-jacent, ont plus de risques de présenter une forme plus grave de la maladie. Il faut également préciser, que ceux-ci sont des généralités, en effet, la réalité est que n’importe qui et à n’importe quel âge peut contracter la COVID-19 et tomber gravement malade ou en mourir. Les pourcentages restent des probabilités, mais deviennent une réalité lorsque malheureusement, vous êtes la personne concernée.(1,2)
Figure 1 : Répartition des formes cliniques de la COVID-19 selon leur gravité (1). ©Vincent Dubée
D’où vient le nom coronavirus ?
Le nom « coronavirus » fait référence aux protéines en forme de pointe (ou spicules) qui entourent le virus. Disposées autour de l’enveloppe virale, ces spicules donnent une apparence de couronne lorsqu’on les observe au microscope électronique.
Le virus se propage par l’intermédiaire des gouttelettes de salive ou de sécrétions nasales émises par une personne infectée quand elle tousse, éternue, parle, chante ou respire.
Figure 2 : Micrographie électronique d’une particule unique du virus SARS-COV-2.
Les caractéristiques ont été mises en évidence manuellement par des couleurs : jaune = membrane enveloppante du virus, rouge = projection de surface (spicule), bleu = ribonucléoprotéine (protéines et ARN). Barre d’échelle = 100 nm.(3)
Qu’est-ce le covid long ?
Le COVID Long ou également appelé la « post-COVID condition » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit de la persistance de symptômes 3 mois après le début de l’infection ou de symptômes durant au moins 2 mois et ne pouvant être expliqués par un autre diagnostic chez les individus ayant des antécédents d’infection probable ou confirmée par le SARS-CoV-2. Les séquelles peuvent être très variées allant de la fatigue, des altérations respiratoires, de la dysfonction neurocognitive, la perte d’odorat, altération du sommeil, douleurs musculaires et articulaires, sarcopénie, … des atteintes polymorphes pour lesquelles les solutions et les connaissances de l’évolutions sont encore aujourd’hui restreintes. (4)
Vaccination, est-ce encore nécessaire aujourd’hui ?
Pour rappel, les vaccins sont actuellement encore le meilleur moyen de protection contre la maladie. Ils offrent une protection solide contre les formes graves de la maladie, l’hospitalisation et le décès causées par la COVID-19 et ses variants. Le vaccin n’empêche donc pas complètement d’attraper le virus mais protège des conséquences graves que peut avoir cette maladie. De plus, avoir un schéma vaccinal complet contribue également à réduire la probabilité de voir apparaître de nouveaux variants.
Selon les recommandations publiées en novembre 2023 (Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS) (2),
- Une dose est recommandée pour les personnes n’ayant jamais reçu de dose auparavant, en particulier les personnes présentant un risque élevé de maladie grave, comme les personnes âgées, les adultes atteints de maladies chroniques, les personnes immunodéprimées et les agents de santé en contact direct avec les patients.
- Une dose est recommandée pour les femmes enceintes, à chaque grossesse. Certaines données suggèrent également que le vaccin, outre les avantages qu’il présente pour les femmes enceintes, peut conférer une certaine protection au nourrisson durant les premiers mois de vie.
- Une revaccination 6 à 12 mois après la dernière dose pour les personnes âgées, les adultes présentant des comorbidités, les personnes immunodéprimées et les agents de santé en contact direct avec les patients.
- La revaccination n’est pas systématiquement recommandée pour les adultes, les adolescents et les enfants en bonne santé. Les enfants et les adolescents en bonne santé âgés de 6 mois à 17 ans appartiennent au groupe de priorité faible pour la vaccination contre la COVID-19. Les vacciner à ce stade de la pandémie a des effets limités sur le plan de la santé publique.
Une nouvelle pandémie, imagination ou réalité ?
Bien qu’une nouvelle pandémie reste incertaine en termes de calendrier, les conditions mondiales actuelles favorisent son émergence. De par l’urbanisation croissante et ses conséquences (la déforestation, …), la mondialisation (voyages, surpopulation), le changement climatique (la fonte des glaces) et les catastrophes naturelles, le rythme des épidémies et des pandémies s’accélère depuis le début du XXe siècle. C’est pour cela que les efforts de prévention et de réponse doivent donc rester une priorité mondiale.
Quelles sont les choses misent en place pour éviter une nouvelle pandémie ?
A notre échelle, nous pouvons nous prévenir des infections respiratoires, surtout à l’arrivée de l’hivers, en se lavant les mains fréquemment, en utilisant un mouchoir jetable pour se moucher ou éternuer et ne pas hésiter à porter un masque ou rester chez soi lorsque l’on présente des symptômes, sans oublier bien évidemment la vaccination qui reste le meilleur moyen de protection.
Au niveau international, les pays de l’OMS travaillent ensemble à l’élaboration d’un nouvel « instrument » mondial visant à améliorer la prévention, la préparation et la riposte face aux futures pandémies au niveau mondial. Actuellement, en cours de négociation, il a pour but de permettre la coopération entre les pays sur des questions cruciales de santé à l’échelle mondiale.
Le mot de la fin
Pour terminer, la pandémie de COVID-19 a profondément marqué nos vies et a chamboulé nos routines, certains souffrent encore aujourd’hui des séquelles du COVID Long. Grâce aux avancées vaccinales, les formes graves de la maladie sont mieux contrôlées, mais la vigilance reste nécessaire pour protéger les plus vulnérables et éviter l’émergence de nouveaux variants. La probabilité d’une nouvelle pandémie demeure, et des efforts internationaux sont en cours pour renforcer la prévention et la coopération globale afin de prévenir cela et avoir des plans de ripostes futures. La crise de la COVID-19 a mis en évidence une faille sanitaire mondiale et a souligné l’importance d’une préparation continue face aux risques épidémiques mondiaux ainsi que l’importance d’un système sanitaire préparé à faire face au pire.
Dr Mehuys
Bibliographie :
1. Mahieu R, Dubée V. Caractéristiques cliniques et épidémiologiques de la COVID-19. Actual Pharm. oct 2020;59(599):24‑6.
2. Coronavirus [Internet]. [cité 10 nov 2024]. Disponible sur: https://www.who.int/fr/activities/preventing-noncommunicable-diseases/coronavirus
3. Laue M, Kauter A, Hoffmann T, Möller L, Michel J, Nitsche A. Morphometry of SARS-CoV and SARS-CoV-2 particles in ultrathin plastic sections of infected Vero cell cultures. Sci Rep. 10 févr 2021;11(1):3515.
4. Greenhalgh T, Sivan M, Perlowski A, Nikolich JŽ. Long COVID: a clinical update. The Lancet. août 2024;404(10453):707‑24.