La gestion des risques à l’international en 2023

Fév 1, 2023

Pour 2023, les experts internationaux soulignent plusieurs risques à fort impact pour les Entreprises et les Organisations : La géopolitique, dont la guerre en Ukraine, la crise permanente liés aux changements géopolitiques, les défis socio-économiques avec l’inflation et le changement climatique

Côté collaborateurs (locaux, expatriés ou voyageurs/déplacements ponctuels), la perception des risques reste élevée en 2023, comme en 2022, et se focalisent sur la santé, notamment la santé mentale, les maladies infectieuses (identifiée dès 2019) et le changement climatique. Face à ces risques, les collaborateurs attendent plus de soutien de la part de leur employeur, de nouveaux outils et de nouvelles procédures pour les aider et les protéger.

Dans à ce contexte, quelles sont les mesures à prendre par les entreprises et les organisations pour la gestion des risques à l’international ?


Le sujet Sécurité

L’information

Un très bon accès à l’information permet de réduire les risques. L’accès à des informations apolitiques, fiables et au bon moment aide considérablement les décideurs à comprendre ce qui évolue, comment cela pourrait changer au fil du temps, à savoir quand cela a changé et à prendre une décision.

Investir dans des ressources technologiques pour analyser les sources et protéger les décideurs contre la désinformation et la mésinformation est une nécessité. Les prises de décision peuvent être influencées par la désinformation auprès des opérations, du responsable sureté, …

La crise du Covid-19 est un bon exemple : l’accès aux bonnes informations (vaccins, tests, isolement, port du masque) a été parfois difficile dû aux fausses informations, aux campagnes de désinformation de certains groupes qui a mis à mal les scientifiques.

C’est une leçon à retenir pour désormais intégrer les informations politiques, internationales et locales et accéder aux informations fiables émises par des experts reconnus.

Le sujet était tellement sensible pendant la lutte contre la pandémie du COVID-19, que l’OMS a réagi face à la surabondance d’informations au sujet du virus. Certaines de ces informations étaient parfois fausses et potentiellement dangereuses.

Il existe maintenant un site qui permet de signaler les informations erronées en ligne : https://www.who.int/fr/campaigns/connecting-the-world-to-combat-coronavirus/how-to-report-misinformation-online

Enfin, une bonne information doit quand même être validée (en local par vos équipes ou par un prestataire) car les remontées du terrain sont vraiment importantes. L’interprétation par des experts est un deuxième niveau complémentaire qui permettra de fiabiliser les informations et de prendre des décisions rapidement.

La Géopolitique

Brexit, terrorisme, pandémie, changement climatique, guerre : le monde semble avancer d’événements majeurs en ruptures sans interruption : la “permacrise”, ainsi baptisée, ou l’ère de la crise sans fin

Face à ce contexte, les entreprises et les organisations doivent s’adapter et faire évoluer leur politique de gestion des risques à l’international.

Les entreprises et les organisations doivent tout d’abord comprendre leur risque organisationnel et leur vulnérabilité, en toute objectivité. Ensuite, il est nécessaire de s’équiper avec des systèmes d’alerte précoces pour prévoir les risques émergents, du niveau mondial au niveau local, en s’appuyant sur une analyse fiable. Investir également dans des structures de soutien pour identifier et gérer de manière proactive les risques complexes.

L’autre recommandation est de mettre en place une structure de gestion de crises prête à être utilisée en cas d’évènement, avec les personnes déjà identifiées et préparées qui prendront les décisions. Une stratégie de communication (interne/externe) sera également élaborée pour définir comment informer son environnement le moment venu.

Pour les risques complexes, il sera probablement nécessaire de faire appel à des experts, identifiés en amont.

L’exemple d’une crise liée à un kidnapping est un bon exemple de préparation : identifier les personnes prêtes à constituer rapidement une équipe de réponse, solliciter des experts identifiés au préalable, communiquer selon un schéma déjà préparé.

En savoir plus : L’assurance Kidnapping et Rançon

Enfin, l’adaptation passe par la mise en place d’une information régulière auprès des salariés sur les mesures prises par votre organisation pour atténuer les risques et assurer leur sécurité. L’organisation doit informer régulièrement et en permanence pour bâtir une « culture de protection », avec des moyens financiers adaptés.

En 2023, plusieurs facteurs peuvent réduire l’envie de voyager et perturber des missions professionnelles :

Menaces géopolitiques, restrictions de voyages dans certains pays, reprise de la Covid-19, risques sécuritaires (manifestations, terrorisme, violence, …), catastrophes naturelles. L’entreprise doit donc rassurer et préparer ses salariés avec un soutien tangible et une préparation adaptée pour chaque mission. Désormais les salariés se renseignent plus avant de partir, demande plus de support. Ils ont le « reflexe de préparation » qui existait peu au début des années 2000.

Les salariés s’inquiètent des menaces sécuritaires, géopolitiques et autres mais la réalité du terrain (demandes d’assistance par les collaborateurs) est différente : les accidents de la route, les accidents cardiovasculaires, les maladies infectieuses (Covid-19 mais pas seulement) restent la majorité des cas d’assistance/rapatriement. La « réalité » des missions internationales est finalement assez stable !

En savoir plus : La carte des risques dans le monde en 2023

Devoir de protection, toujours !

Les entreprises et les organisations doivent veiller à ce que leurs voyageurs soient pleinement informés des risques pour la santé et la sécurité liés aux voyages et à leur destination, avant le départ en mission (procédure de préparation aux voyages)

Les outils numériques permettent le suivi dynamique d’un déplacement, son enregistrement et, en cas d’urgence, l’identification d’une « exposition » et l’intervention nécessaire. Ses outils se démocratisent et les budgets sont en baisse.

Les collaborateurs souhaitent un employeur qui s’engage dans une vraie politique de sécurité, en prévention et non en mode réaction.

En savoir plus : le devoir de Protection

Le sujet Santé

Les changements climatiques et les impacts sur la santé

Les risques de catastrophes naturelles deviennent intégrés dans les politiques santé dont l’accès aux soins en cas d’urgence lors d’une catastrophe. Les événements récents (dôme de chaleur au Canada, pollution atmosphérique, grand froid aux USA en décembre) ont eu des impacts sur les équipes locales et les expatriés. Les changements climatiques peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé aussi sans être spectaculaire : les maladies chroniques, infection pulmonaire, …

De plus, il y a un lien entre le changement climatique et les transmission de pathologies infectieuses (en cas de sécheresse ou d’inondation,) : les pathogènes deviennent plus proche des personnes (moustiques, rongeurs,…) et plus de la moitié des maladies infectieuses connues peuvent être aggravées par le changement climatique.

Les entreprises et les organisations doivent préparer des mesures d’atténuation des risques pour la santé. Une politique et des moyens pour être à l’écoute des signaux faibles, les anticiper et préparer la continuité des activités. Cette approche « tous risques » doit inclure les menaces connues et potentielles, avec des scénarios de cas probables à improbables : Mettre à jour les procédures de préparation au voyage notamment avec des bilans de santé et des formations pour les voyageurs.

La Santé Mentale

La Santé mentale est un sujet qui devient majeur et les nombreuses études dont celles de l’OMS confirme une perte de productivité à la suite des souffrances mentales et un impact global sur l’économie aussi.

Pour faire face et préserver la santé mentale et le bien-être, l’objectif est de créer une culture de travail saine en utilisant l’équation du bien-être et la qualité de vie au travail. L’entreprise doit mettre en place des aménagement des espaces de travail, de bonnes relations (horaires, télétravail, liberté des congés payés) , des ressources pour accroître le sentiment d’appartenance et le développement des compétences pour tous.

Les préoccupations des salariés changent et ils attendent un soutien en ouvrant le dialogue sur la santé mentale, au même niveau que la santé physique. Cela demande une nouvelle organisation mais c’est nécessaire : reconnaissance et charge de travail des collaborateurs,

soutien des managers en intégrant la santé mentale comme source de bien-être et réduire les exigences.

Il y a des coûts pour la prévention mais l’« investissement » est profitable ! 1$ dépensé est égal à 4$ de ROI selon l’OMS.

Tout ceci peut exister avec une vraie volonté de l’employeur : dans le cadre d’une démarche RSE, pour la qualité de vie au travail et pour un management bienveillant.

L’autre volonté est de renforcer le rôle des managers intermédiaires comme acteurs et promoteurs des bons comportements. Ils doivent être les garants d’une politique de prévention appliquée à tous.


La gestion des risques à l’international oblige à se recentrer sur les individus pour les aider à gérer des menaces nouvelles et des nouveaux modes de fonctionnement qui génèrent de l’inquiétude et du stress.

Les collaborateurs attentent un engagement de l’employeur face à des risques réels et diffus. La notion de prévention est toujours importante (duty of care). Les entreprises doivent veiller à ce que des systèmes de prévention soient en place pour anticiper les risques potentiels et investir dans des outils d’information, d’identification et de gestion de crises.


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