30 jours, 10 500 athlètes olympiques, 4 400 athlètes paralympiques, 206 pays représentés, une parité parfaite entre hommes et femmes, et la coexistence de sept religions différentes. Ces chiffres illustrent non seulement la grandeur des Jeux olympiques et paralympiques, mais également leur capacité à rassembler des milliers de personnes autour d’une passion commune : le sport.
Derrière les performances éclatantes, les médailles d’or, et les moments d’émotion partagés mondialement, se cache un écosystème complet et complexe. Ce que l’on voit, ce sont des athlètes donnant tout pour se surpasser. Mais en coulisses, il y a des centaines de personnes qui travaillent dans l’ombre pour permettre ces exploits : les organisateurs, les volontaires, et notamment le personnel soignant.
En effet, au cœur du village olympique, un petit hôpital s’érige comme un sanctuaire essentiel: la polyclinique du village olympique. C’est ici que les athlètes et les membres des délégations bénéficient de soins gratuits et de haute qualité, élément crucial pour assurer l’égalité des chances entre tous les participants. Dirigé par le docteur Alain Frey, chef du service de médecine du sport à l’hôpital de Poissy et ancien directeur du service médical de l’INSEP, cet établissement joue un rôle clé dans la santé des athlètes tout au long des Jeux.

Polyclinique du village olympique. https://olympics.com
Une équipe soignante internationale et dévouée
Le personnel médical, composé de volontaires venus du monde entier, travaille sans relâche pour soutenir les athlètes. De 7 h du matin à 22 h 30, sept jours sur sept, ils sont sur le pont pour prodiguer des soins. La clinique regroupe des urgentistes, des généralistes, des radiologues, des kinésithérapeutes, des orthopédistes, des cardiologues, des gynécologues, et bien d’autres spécialistes, tous réunis autour d’une mission commune : permettre aux athlètes de performer dans les meilleures conditions physiques possibles.
Les médecins, infirmiers et autres professionnels de santé doivent souvent jongler avec leurs propres emplois du temps pour participer à cette aventure. Nombre d’entre eux prennent sur leurs congés personnels, sans rémunération, pour se rendre disponibles lors des Jeux. Ce sacrifice est le reflet de la passion et de l’engagement que suscitent les Olympiades, non seulement chez les athlètes, mais aussi chez ceux qui assurent leur bien-être.
Un sacré lumbago
Parmi les moments marquants de ces Jeux, une jeune médecin se souvient d’une scène qui illustre bien l’importance de leur présence. « C’était en fin de soirée, nous étions sur le point d’aller manger lorsqu’un athlète mal-en-point arrive à la polyclinique et fait changer nos plans. 2m, 160 kg, lanceur de poids. Il arrive dans la pièce en ayant du mal à marcher. Les coachs et les médecins de sa délégation arrivent affolés car quelques heures après l’entrainement leur athlète n’arrive plus à bouger, il est totalement coincé du dos. Un sacré lumbago. Une image d’IRM est demandée afin d’exclure toute lésion, mais une question se pose va-t-il pouvoir entrer dans la machine ? La médecine sportive, c’est également s’adapter à tout type de gabarit. Finalement, plus de peur que de mal, de la kinésithérapie intensive jusqu’au jour de la compétition lui a permis de prendre part à la compétition. Même si l’athlète était insatisfait de sa performance, il nous a tout de même chaleureusement remerciés pour tout ce qui avait été mis en place pour qu’il puisse réaliser son rêve et participer à une compétition olympique. »
Une aventure humaine avant tout
Pour le Dr. Frey et son équipe, la polyclinique du village olympique représente bien plus qu’un simple lieu de travail temporaire. C’est un espace où se croisent les histoires, les cultures, les nationalités, et où chaque jour apporte son lot d’imprévus. « Vous ne savez jamais ce qui va se passer », confie l’un des kinésithérapeutes.
Une autre anecdote, chérie par cette jeune docteure est celle d’une soirée insolite à la polyclinique. « Un des soirs où la polyclinique fut peu fréquentée dans le service d’imagerie, prise d’ennui à attendre, sans rendez-vous en perspective, deux autres volontaires et moi- même partirent à la recherche de la mascotte des Jeux Olympiques, la fameuse Fryge, détenue au bâtiment des volontaires. Nous sommes partis la chercher déterminées à lui faire passer un bilan médical complet. C’est ainsi que la mascotte passa du temps en salle d’attente, put bénéficier d’une simulation de radio, d’une simulation d’IRM, une petite balade en voiturette au sein du village, et même de la fameuse photo devant les anneaux olympiques. La peluche ne passa pas inaperçue au sein du village et bientôt des athlètes du village se joignirent à notre expédition. Une soirée insolite remplie de rire et de partage, une expérience inoubliable. »

Mascotte Olympique se préparant pour une simulation de bilan médical. Photo prise par Astrid Mehuys.

La fryge et les anneaux Olympiques du village. Photo prise par Astrid Mehuys.
Au-delà de l’aspect médical, cet hôpital temporaire contribue également à l’esprit des Jeux olympiques : rassembler les nations, non seulement sur le terrain sportif, mais aussi dans la solidarité humaine. Les volontaires et le personnel médical sont, eux aussi, des héros de l’ombre, sans qui ces événements ne pourraient avoir lieu.
Conclusion : Le pouls de l’olympiade
En conclusion, la polyclinique du village olympique est bien plus qu’un simple hôpital temporaire. Elle est le cœur battant d’une logistique essentielle, permettant aux athlètes de
briller tout en garantissant leur santé et leur sécurité. Grâce à l’engagement de volontaires venus des quatre coins du monde, cet hôpital incarne les valeurs d’universalité, de solidarité et de dépassement de soi, au même titre que les performances sportives qu’il soutient.

Équipe médicale de la Polyclinique du Village Olympique. Photo prise par Cléa Blanchard.